La famille Micolon

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Diversité industrielle de Monplaisir

Nombre d'entreprises industrielles ont vu le jour dans le quartier de Monplaisir entre la fin du XIXème siècle et le milieu du XXème. Parmi les plus importantes, l'industrie automobile a connu son heure de gloire à retrouver sur ce site dans l'article spécialement consacré à l'automobile.

Les usines Lumière

En 1870, la famille Lumière fuit l'Est de la France devant la menace prussienne et arrive à Lyon. Brasseur d'affaires né, Antoinevue-n91-sortie-dusine ouvre un studio de photographie dans le centre-ville. Il surveille de près le progrès des inventions dans le domaine des images animées sans manquer de jeter un regard attentif sur la scolarité de ses fils : Louis et Auguste sont élèves à La Martinière, le plus grand lycée technique de Lyon.
C'est le cadet, Louis, qui mettra au point une plaque sèche (procédé de photo instantanée) baptisée Etiquette bleue qui assurera renommée et réussite financière à l'entreprise familiale. Pour fabriquer et commercialiser les plaques, Antoine Lumière achète alors un immense terrain à Monplaisir, dans la banlieue de Lyon. Rapidement acquise, la fortune est là.
En 1882, Antoine Lumière fonde une petite usine artisanale dans le quartier de Monplaisir, rue Saint-Victor (actuelle rue du premier film) avant de fonder le 5 janvier 1884 la société Antoine Lumière et ses fils pour produire entre les années 1890 et 1950, les « Étiquettes bleues », plaques photographiques instantanées, inventées par lui et ses fils, à base de plaques sèches rapides et faciles à développer, au gélatino-bromure d'argent, annonçant la pellicule photographique et à l'origine du succès mondial et de la fortune des Lumière.
En1892, l'entreprise adopte le statut de société anonyme et est rebaptisée Société anonyme des plaques et papiers photographiques Antoine Lumière et ses fils, avec un important capital de 3 millions de francs, acquis par le succès commercial de la précédente. L'industrie Lumière de plaque photographique, papier photographique, pellicule photographique et produit chimique connaît un succès planétaire et le site industriel de Lyon se développe progressivement en surface, sur plus de 8000 m², avec plus de 800 salariés.
A l'automne 1894, Antoine Lumière s'adresse à ses deux fils Louis et Auguste pour leur demander de s'intéresser à ces images animées sur lesquelles Thomas Edison et quelques autres pionniers magnifiques butaient alors. Cette incitation paternelle est le point de départ de l'aventure qui aboutit à l'invention du "Cinématographe Lumière" dont le monde, la France et Lyon ont célébré le centenaire de la naissance en 1995.

La direction de l'industrie familiale est progressivement confiée à Henri Lumière (fils d'Auguste Lumière), alors que les frères Lumière se consacrent à la recherche scientifique et aux inventions novatrices prolifiques en déposant plus de 240 brevets, essentiellement dans le domaine de la photographie. Vers 1900, la production de l'industrie Lumière et fils est d'environ 70000 plaques journalières de divers formats. L'entreprise s'étend dans le monde en rachetant ses concurrents.
Auguste Lumière, bien que n'étant pas médecin, avait une activité médicale importante. Il a inventé divers produits pharmaceutiques dont le Tulle Gras. Il s'agit de compresses en tulle, enduites de Baume du Pérou et enrichies en Vitamines A et D. Le Tulle Gras était beaucoup utilisé pour soigner les brûlures.

CALOR, une marque internationale née à Monplaisir

C’est en août 1913 que deux lyonnais, François Bagneux et Gaston Duveau déposent le brevet pour un nouveau fer à repasser, « Calor », avec une résistance électrique intégrée. Leur société reprend ce même nom en 1917, pour fabriquer ces fers. Le troisième associé s’adjoint en 1918 : Léonce Trouilhet, il devient l’unique dirigeant en 1932. « Léo », ingénieur des Arts et Métiers, a travaillé dans une entreprise de lampes électriques.
Dès le premier mois de production, 775 appareils (fers et fourneaux électriques) sont produits. Quinze personnes travaillent alors à Monplaisir, rue des Alouettes.
Les appareils de chauffage (premiers radiateurs paraboliques en 1919) deviennent vite la locomotive de la société. Juste un peu plus tard arrivent les premières bouilloires et chauffe-fer à friser (1923).
Les idées modernes du marketing sont appliquées dans cette société prolifique. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, l’éternellement jeune Suzy se retrouvera comme identité de la marque. Suzy est une petite fille… il est donc facile et inoffensif de se servir des appareils électriques. Suzy est habillée en domestique… les appareils Calor remplacent donc toute la main d’œuvre.
Calor est à nouveau précurseur bien plus tard, avec le premier fer à repasser à vapeur : le Vapomatic (1972).

Les moteurs Patay

En 1894, Marius Patay fonde un atelier de mécanique générale et d'installation électrique au 157 rue Moncey à Lyon, où il construit également les vélos Jeanne d'Arc. Le succès de ses moteurs est tel, qu'en 1907, il s'installe rue Corne du Cerf et ne produit plus que ses « moteurs électriques, les premiers à être montés sur roulement à billes ». Pour répondre à la demande, Marius Patay déménage de nouveau son entreprise pour l'installer dans une importante usine qu'il construit en 1915 dans le quartier de Monplaisir. L'usine se spécialise dans la production de moteurs électriques jusqu'à 810 kW (1100 ch).
Vers 1930, une voie longeant la limite est dénommée impasse Patay.
Marius Patay meurt en 1944. Dix ans plus tard, l'entreprise est renommée Société Anonyme des Moteurs Patay.

Les Aciéries du Rhône

En 1915, les aciéries du Rhône ouvrent chemin de la Croix-Morlon (actuelle rue Antoine Lumière) un vaste atelier métallurgique.
Selon un procédé spcial breveté, il produit des aciers coulés de moulage de différentes densités, ainsi que de la fonte malléable destiné aux industries mécaniques. Il leur livre aussi sur commande des coulées d'aciers spéciaux. L'usine disposera de deux hauts-fourneaux pour assurer sa production. 
A ses débuts, l’usine tournait avec des clients tels que l’usine automobile Pilain (au 17 de la rue), les Compagnies de Chemins de fer, de la Marine.
En août 1914, la déclaration de guerre impose à l'usine une immédiate et importante reconversion. Elle va livrer à l'armée sans leur charge explosive des obus de 155. Il faut aussitôt un nouvel outillage et la formation professionnelle d'un personnel féminin destiné à remplacer les hommes partis au front.
Son rôle d’approvisionnement en obus commence pendant la 1ère guerre mondiale. Il est illustré par un reportage photographique réalisé par Jules Sylvestre vers 1915.
Les années après la Grande Guerre verront la reprise des activités de l’usine avec ses anciens clients jusqu’à la seconde Guerre mondiale.
En 1944, l’usine travaillait pour l’occupant et la Résistance sabota les installations pour les mettre hors d’usage.
Dès le lendemain, ont eut lieu des représailles sur une quarantaine d’ouvriers qui perdront la vie en camp de déportation. De nos jours le site est occupé par le lycée La Martinière-Montplaisir.

Les fonderies lyonnaises

En 1913, trois entreprenants associés des noms de Blain, Craye et Minissieux décident de créer une fonderie sous la raison sociale de Fonderies Lyonnaises au 44 chemin Feuillat. L'emplacement est bien choisi car il est proche des usines Rochet-Schneider dont ils espèrent obtenir la clientèle. leur talent s'exerce dans l'usinage des pièces les plus compliquées, en bronze ou e cuivre essentiellement destinées aux voitures à pétrole.
La guerre leur apporte une considérable activité mais Blain et Minissieux disparaissent de l'affaire.
La guerre terminée, les Fonderies Lyonnaises reprennent leur activité en se spécialisant dans l'aluminium de plus en plus présent dans les automobiles et l'aéronautique.
La disparition de nombreux constructeurs automobiles dans les années 30, à l'exception de Berliet qui s'installera à Vénissieux fera fondre littéralement leur clientèle.
Le quartier devient rapidement résidentiel et les nouveaux occupants ne supportant pas les nuisances obtiendront leur départ. L'activité s'éteindra vers 1960.

Les fabrications de Givaudan-Lavirotte

Le site est occupé par 2 sociétés distinctes : Givaudan Lavirotte (spécialisée en intermédiaires pour la pharmacie) et Givaudan France (spécialisée en parfums et arômes).
Les 2 sociétés ont été créées par les frères Givaudan : Xavier (qui s'associera à François Lavirotte) et Léon. Elles sont implantées, bien que contiguës, sur 2 sites différents, rue Paul Cazeneuve juste après la 1ère guerre mondiale. Les sociétés ont eu des évolutions très différentes, le site de Givaudan Lavirotte ayant été repris par différents propriétaires depuis les années 60 (Rhône-Poulenc puis Air Liquide puis Isaltis depuis décembre 2011). Le site de Givaudan France a été démantelé il y a quelques année et ne subsiste aujourd’hui que la partie Givaudan Lavirotte.
La société Givaudan & Cie, est créée à la fin du 19e siècle en Suisse, par Léon Givaudan. Cet ingénieur chimiste a fait ses études à Lyon où il s'est imprégné de la culture industrielle lyonnaise. Il installe des locaux industriels en 1917 chemin des combe Blanche (rue Paul Cazeneuve aujourd'hui). Après un incendie en 1922, l'usine se développe rapidement jusqu'à occuper une superficie de 27000 m². La société est rachetée en 1963 par Hoffman-Laroche et prend le nom de Givaudan-France. Elle produit et commercialise des produits aromatiques naturels et de synthèse destinés à l'industrie du parfum, des cosmétiques, des arômes et de la pharmacie. 204 personnes travaillent sur le site. Le site a été démentelé et démoli en 2011.
La société Givaudan-Lavirotte est spécialisée dans la fabrication de produits de base pour industries pharmaceutiques, produits chimiques. Ont été ajoutés aux extraits de plantes médicinales et aux préparations galéniques (par extraction de plantes médicinales) de petites synthèses organiques assez délicates comme l'acide nicotinique. La nature des produits entreposés et utilisés se compose d'éther sulfurique, de benzine, de méthylène, acétone, etc... Le site est toujours en activité.

Claudius Givaudan, l'inventeur avant l'heure de l'impression 3D

Au début du XXème siècle, Claudius Givaudan possède une usine spécialisée en moteurs de moto qu'il livre aux principaux constructeurs, tant en monos qu'en bicylindres. Son ami Vermorel le prendra dans son usine de Villefranche dont il dirigera le département automobile quitté par Pilain qui montera sa propre usine. Il conçoit tous les nouveaux modèles qui connaissent un vif sujet pour leurs qualités de robustesse et de sobriété équipés de moteurs 4 cylindres costauds.
En 1908, il se lance dans la fabrication d'un prototype bizarre aux ailes de forme ronde dite  cellulaire, entièrement métallique. L'avion se révèle inapte au vol. Abandonnant l'aviation, il multiplie les ascensions en ballon au cours desquelles il prend des photos aériennes au moyen d'un appareil  de son invention, léger et fonctionnel.

Il s'installe au 161 cours Albert Thomas, une propriété dans laquelle il installe un énorme appareil photo de son invention, monté sur rail et destiné à prendre des portraits en relief sous le nom de photosculpture. Son principe qu'il a lui-même imaginé consiste à prendre automatiquement toute une série de clichés d'analyse du profil du modèle. Ensuite, par synthèse à les rassembler et en établir un moule en plâtre. Dudit Moule sort le portrait définitif.

Les lampes Gallois

L'entreprise est une des plus importantes entreprises françaises spécialisées dans l'éclairage médical. Elle est installée 54 chemin Villon et fait travailler une cinquantaine d'ouvriers hautement spécialisés dans le domaine pointu du quartz pur transparent. Elle fournit les éclairages scialytiques dépourvus d'ombres portées destinés aux salles d'opération. La proximité de l'hôpital Grange Blanche lui fait d=créer un département d'accessoires de cliniques et hôpitaux avec la fabrication de stérilisateurs et de mobilier sanitaire. Sa spécialité reste la production d'éclairages ultraviolets de lumière de Wood ainsi que des lampes à infrarouges. Le corps médical les conseille alors dans le traitement du rachitisme. Aujourd'hui, elles serviraient au bronzage des snobs...
L'entreprise s'intéresse à l'automobile pour laquelle ele livre sous le nom d'Anexhip un système breveté phare-code non éblouissant.
Après la seconde guerre, Gallois arrête ses activités au 54 rue Villon qui seront remplacées par un autre spécialiste de l'éclairage Claude Paz et Silva qui absorbera Visseaux.

Les optiques de Boulade

Léo (1867-1943) et Antonin (1869-1929) entamèrent, à la Martinière, d'excellentes études. Léo était de la même promotion (1881-1884) qu'Edouard ROCHET, deuxième fils du constructeur de vélocipèdes dont le magasin était, au N°7 de la place des Jacobins, proche de celui des Boulade (N° 8). Les deux camarades parcouraient à pied, quatre fois par jour, la rue Centrale des Jacobins aux Terreaux, ce qui assurait de joyeux moments. Ni l'un ni l'autre ne pensait avoir, un jour, la charge d'une grande entreprise. La mort de leur père mit fin aux études des deux Boulade. A quatorze ans, Antonin se trouva même privé de sa deuxième année de "Martin". Rendons-lui la parole :  "Ces jeunes gens imberbes vont prendre des responsabilités lourdes, diriger un magasin ou tout est technique. Ils demandèrent à leur mère de venir à la caisse pour leur donner de l'assurance. Le soir, ils sont inscrits à de nombreux cours de science et travaillent avec acharnement. Ils arriveront au niveau nécessaire pour mener leur affaire. Au bout de peu d'années, ce niveau est dépassé. Leurs affaires se développent, leur réputation grandit. Ces jeunes gens n'auront rien eu de la lénifiante ambiance des "fils à papa". Leur éducation fut sévère et très vite, ils durent prendre leur rôle d'hommes. Leurs détentes : des excursions avec le Club Alpin. Puis, bien vite, ils furent passionnés d'aérostation. Les premières voitures aussi déclenchèrent leur enthousiasme. Ils vivaient le commencement d'une époque passionnante. ils s'y donnèrent à plein. Leur groupe d'amis, tous des hommes énergiques et des pionniers de leur époque : les frères Lumière, les frères Givaudan, Edouard Rochet, constructeur d'automobiles, Seyewetz, collaborateur des frères Lumière, Paul Sisley (le chimiste) pour ne parler que de quelques-uns. Monplaisir fut leur domaine d'élection".
Passionnés par tout ce qui touche à l'optique et à la photographie, Léo et Antonin prirent de nombreux brevets de fabrication: appareils photographiques à magasin (1890), stéréoscopes, lanternes de projection photographique (1896), lampes à arc pour projection cinémato­graphique (1896...).
En 1895, la fabrication prenant un essor considérable, ils vendent la maison de détail de la place des Jacobins et créent une usine de fabrication de dispositifs photographiques spéciaux à Monplaisir, 4 rue Saint Gervais, puis un atelier plus important au 38 de la rue des Tuiliers, en 1899.

Passionnés d'aérostation, comme l’a dit Antonin, ils firent de nombreuses photos aériennes et observations météorologiques. Leurs ascensions de la place Bellecour et de diverses places de Lyon sont restées fameuses dans la mémoire des Lyonnais de cette époque.
En 1908, Antonin habitait au 2 bis du chemin de Monplaisir à Saint Alban (Promenade Bullukian) et Léo, avec sa mère, 8 rue Saint Gervais. Vers 1929/1930 ils firent construire la villa "La Reine des Prés" au 16 de la rue Saint Gervais dont l'appellation est visible au carrefour du mail Saint Nestor sur un fronton déposé à cet endroit.
En 1929, la fabrication locale a duré plus d'un quart de siècle ; elle est maintenant supplantée par l'industrialisation (en 1924, le premier Leica fait son apparition après la pellicule et les appareils Kodak de Monsieur Eastman en Amérique).
Léo Boulade, resté seul à la tête de l'usine familiale, (son frère ayant pris, dès 1917, la direction du "Carburateur Zénith", chemin Feuillat), abandonne la fabrication et reprend la vente au détail de l'optique et de la photographie. Fidèle au quartier de Monplaisir, il s'installe 69 Grande Rue de Monplaisir (actuelle avenue des Frère Lumière). Antonin, lui, organisera et dirigera les usines lyonnaise et anglaise du Carburateur Zénith. Il s'est spécialisé dans la réalisation de photos aériennes. L'Exposition de 1900 lui décernera un Grand Prix.
D'après son petit-fils Antonin Boulade : « 
Léo essaya d'utiliser une partie de l'outillage et des locaux de la rue des Tuiliers pour d'autres usages, mais il dut se résigner à les vendre. Sa consolation fut de reprendre le détail de l'optique lunetterie qu'il avait toujours aimé. Déjà âgé et bien malade, il traça la voie à ses enfants en leur laissant le premier magasin de Monplaisir. Même pour l'activité de détail, il avait foi en ce quartier auquel il était profondément attaché. Personnalité et opticien brillant, il n'avait jamais amassé de fortune. Ainsi, la troisième génération eut-elle à faire le même effort que les deux générations précédentes, mais elle reçu de ces deux première un bien plus précieux : l'exemple du travail, de l'honneur commercial et du service avant profit.  C'est peut-être là le secret des maisons centenaires ! »
En 1938, Antonin-Joseph dit Antonin Boulade, le fils de Léo, né le 22 mai 1915 reprend le magasin et, en 1942, ouvre une deuxième succursale, 113 avenue des Frères Lumière, (face à Calor). En 1950 est créée une annexe, 4 rue Saint Pierre de Vaise, dans le neuvième arrondissement.
La maison fête son centenaire en 1956 au cours d'une réception présidée par un Adjoint au Maire et en présence de nombreuses personnalités dont le Général Seive qui avait bien connu Antonin Boulade, (l'oncle) dont il partageait la passion pour la photo aérienne.
Un agrandissement des locaux de Monplaisir fit installer en 1958 l'atelier et le laboratoire au n°8 place Ambroise Courtois. Un nouveau magasin fut créé place du 11 novembre, au rond point du Bachût, "installation moderne et fonction­nelle pour un meilleur service" dit la brochure.
Pour le 110ème anniversaire  Antonin Boulade, Président Directeur Général dit: "Plusieurs générations de Lyonnais nous ont apporté leur confiance. Nous continuerons notre effort pour mériter la vôtre".
En 1967 fut acheté sur plan un grand et magnifique local où seront regroupés les deux boutiques de Monplaisir, 188 avenue des Frères Lumière. II fut inauguré en juin 1973 avec antenne au N°2 de l’avenue Paul Santy.

Les appareils photo Pascal

François Pascal, né en 1863 à Lyon fera ses études à La Martinière. Le directeur de l'école lui offrira un poste de garçon de labo, puis répétiteur de physique chimie. Parmi ses élèves, on notera Xavier Givaudan, paul Sisley, le Lumière, les frères Boulade, etc.
ces derniers qui viennent de créer chemin de Saint Alban une moderne usine d'optique proposent à Pascal le poste important de directeur associé de la Manufacture d'appareils photographiques et d'instruments de précision Boulade-Frères et Pascal.
A l'usine de Monplaisir, les commandes affluent, spécialement celles des éclairages à arc des projecteurs Lumière à partir de 1897.
Pascal, lui, rêve d'un appareil photo révolutionnaire basé sur le principe d'une montre dans lequel un ressort entrainerait automatiquement la pellicule, évitant ainsi le risque de double exposition.
Sa mésentente avec les Boulade causeront la rupture de son contrat.
Malgré son infortune, il se consacre chez lui au développement de son appareil photo. Il dépose un brevet en 1899 pour,protéger son invention qui fera l'objet d'un article élogieux dans la revue La Nature. L'article intéresse l'entreprise horlogère Japy de Beaucourt qui décide de fabriquer 15000 exemplaires de l'appareil.
Malgré son prix bas, l'appareil se vend mal et bien qu'étant l'appareil le moins cher du marché, la concurrence avec la puissante compagnie Eastmann Kodak le conduira à la faillite.
Pour la petite histoire, le prototype du célèbre Leica ne put jamais être breveté car l'office Allemand des brevets le refusa au prétexte que "celui d'un appareil photographique automatique octroyé  à un certain Pascal de Monplaisir, Lyon en France le précédait.

 

Les vêtements de travail Adolphe LafontAncienne étiquette Lafont - Archive vêtements de travail

Depuis 1844, la marque Lafont fabrique des vêtements de travail à destination de professionnels exigeants.
L’histoire a commencé Grande rue de Monplaisir il y a plus de 170 ans lorsque Adolphe Lafont invente le premier vêtement professionnel. Il créé alors un pantalon de travail fonctionnel pour son beau-père charpentier : le largeot. Puis la salopette (largeot auquel on a ajouté une bavette), dont le modèle initial, la cotte 406, est toujours au catalogue Lafont, plus de 100 ans après sa création. Ensuite le bleu de travail, adopté aussi à la ville. Depuis, la marque ne cesse d’observer les utilisateurs dans leur quotidien et dans leur environnement de travail, quel que soit leur secteur d’activité, afin de proposer des gammes de tenues professionnelles adaptées à chaque métier.

La fromagerie de Sans Souci

Cette laiterie industrielle dite laiterie Sans-Souci du nom du quartier dans lequel elle est localisée est en activité depuis 1942. Antérieurement, le 22 rue David est occupé de 1903 à 1935 par un graveur sur bois et métaux pour impression (atelier de clicherie), du nom de Thomas et Gauthron spécialistes d'encarts publicitaires avec dessin et gravure. Puis à partir de 1937 c'est la société Matthey, marchand de bois qui s'installe dans les locaux jusqu'en 1940. Après 1940, c'est la laiterie Dupin (Me P.), qui est spécialisée dans les pâtes molles et régime frais. En 1947, c'est la laiterie Chapel. A partir de 1958 c'est la laiterie fromagerie Ravassard qui reprend. Aujourd'hui la laiterie sans-souci est une des dernière de la cinquantaine de laiterie qui existait à Lyon. Son propriétaire actuel, Georges Garnier collecte le lait dans les monts du lyonnais : 6 000 litres par semaine qui sont transformés en fromage blanc frais ou en fromage fort.

La Manufacture des Tabacs

Le , est décidée la construction d'une nouvelle manufacture des tabacs, afin de remplacer la manufacture de Perrache, située à l'emplacement de l'actuel lycée Récamier.
C'est l'ingénieur en chef du Service Central des manufactures de l'État, Joseph Clugnet, qui, peu après 1900 et à la demande de l'administration, fut chargé de la construction d'une manufacture de tabacs àMonplaisir. Le projet était ambitieux, mais surtout très original. Par sa composition binaire (groupe nord et groupe sud), et par la réalisation d'une façade très colorée, le futur site se différenciait des autres manufactures françaises telles qu'à Issy Les Moulineaux ou à Dijon.
Les travaux débutent en 1912. À l'origine, les travaux devaient durer 5 ans, mais ils furent interrompus lors de la Première Guerre Mondiale, entre 1914 et 1918. Cependant, à la suite d'une trop lente reprise des travaux et à de nombreuses carences, conséquences directes de la guerre, la Manufacture ne sera totalement terminée qu'en 1932. Elle est toutefois mise en service dès 1927.
L'activité industrielle de la manufacture fut intense. À son apogée, elle produisait plus de 7 millions de cigarettes chaque jour, dont les « troupes », tabac pour l'armée, et les « bleus », en raison de la couleur de l'emballage, à rouler. À l'époque, la transformation du tabac était un monopole d'État. La production de Gauloises et du tabac Scaferlati étaient ses principaux pôles d'activité. Les ouvriers sortaient à 12h et à 17h. Pour expédier la marchandise, on utilisait la voie ferrée toute proche. Les dernières boites sont sorties en 1987.
Ses directeurs furent successivement André Viard (de 1928 a 1938), Adrien Mondiez (jusqu'en 1957), Roger Paquet (jusqu'en 1966) et Jean Ricadat (jusqu'en 1982). Le directeur des services administratifs puis inspecteur était de 1946 à 1974 André Girard.



 


Date de création : 19/02/2021 19:33
Dernière modification : 19/02/2021 19:33
Catégorie : L'industrie à Monplaisir
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