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Les passementiers stéphanois

Les Passementiers stéphanois

Vocabulaire ancien

« Passementier : fabricant de passements, dentelles et ouvrages qu'on fait avec les fuseaux pour servir d'ornement, en l'appliquant sur des habits.
On en fait d'or, d'argent, de soye et de fil. Le mot de passement est presque général à toutes sortes de dentelles. Il diffère des galons et veloutés, en ce que ceux-cy se font sur le mestier des Tissutiers, comme n'étant qu'un simple tissu ; au lieu que les passements & dentelles se font sur un oreiller avec des fuseaux, et en suivant les points et piqueures d'un patron. »

Historique

Le moulinage fut importé dans la région stéphanoise au XVIème siècle, sous le règne de François 1er, après les Guerres d'Italie. Le tissage du ruban date à peu près de la même époque. En 1586, 16 passementiers de Saint-Étienne et Saint-Chamond participent à la confection de statuts de maîtres tissotiers de Lyon et des Provinces du Lyonnais, Beaujolais, Forez et Velay.
D'abord placée sous la tutelle commerciale de Lyon, la rubanerie stéphanoise s'émancipe totalement vers le milieu du XVIIIème siècle selon le modèle de la Fabrique.
Le Fabricant est l'héritier des anciens "maîstres faisant fabriquer" lyonnais. Il est l'éditeur du ruban, le coordinateur en amont de la fabrication, le donneur d'ordre, et le commercial du produit fini. L’Age d'Or de la rubanerie stéphanoise ne commencera qu'au début du XIXème siècle. C’est véritablement au XIXème siècle que Saint-Étienne est devenue la capitale du ruban. C'est là qu'au XIXème siècle on trouve la plus forte concentration de passementiers.

La passementerie a longtemps constitué l'activité dominante de Saint-Étienne. Il faudrait plutôt dire la rubanerie, même si les rubaniers stéphanois se désignaient plus volontiers du nom de "passementiers". Cette profession était très hiérarchisée et très structurée, du moulinage de la soie à la "fabrique" proprement dite. L'introduction de la "mécanique Jacquard" (dessin ci-contre) sur le modèle lyonnais contribua à l'essaimage des métiers dans toute la région. Les passementiers se regroupaient volontiers par spécialité : il y avait des rues de "jacquardaires" qui fabriquaient les rubans plus larges, d'autres tissaient le velours, d'autres les motifs unis, ...

Le métier de passementier :

Il s’agit de fabriquer des pièces étroites (rubans, galons, ...). On associe (en ligne) une douzaine de mini-métiers (avec chaîne, trame, navette et carton) fonctionnant tous en même temps. La richesse des matériaux employés (fils gainés d’or ou d’argent) ajoute à la qualité du produit On imagine quelle vigilance doit manifester le passementier qui produit en même temps 16, 32, ou 48 galons, s’il a 1, 2 ou 3 métiers, comme c’était souvent le cas. L’équipement électrique rapporté sur d’anciens métiers à bras a rendu le travail moins pénible, mais a imposé une surveillance accrue.
Le passementier, tout comme le canut, travaille donc sur un métier à tisser. Il est très dépendant du fabricant. La dénomination de passementier vient du « passement », ruban qui bordait les vêtements. Auparavant on les appelait plus volontiers tissotiers ou ribandiers.
Le passementier reçoit du fabricant la commande fixant les conditions techniques de la fabrication, la matière première prête pour le tissage et certaines fournitures. C'est chez le fabricant que le passementier ira tout d'abord chercher l'ouvrage ; celui-ci lui fournit les fils de chaîne, parfois roulés sur les billots, les peignes, les cartons, et deux feuilles : la feuille de chargement qui indique le poids de la matière remise et les conditions de prix, et la feuille d'enfilage qui indique comment passer les fils dans les lisses.
Revenu chez lui, le passementier prépare son métier ; ce travail appelé "mise en train" peut durer d’une à deux semaines. Sa femme ou ses enfants préparent les canettes. Le tissage proprement dit peut alors commencer. Il peut durer plusieurs mois pour un chargement.

Les métiers lui appartiennent et il supporte tous les frais de fabrication (loyer, main d'œuvre, force motrice, éclairage...). On reconnaît de loin sa maison à très grandes fenêtres (hautes de près de 3 m.) sur les collines de la ville.

Exemple de « Feuille de chargement » datant du XIXème

Travail sur un métier Jacquard « six pièces »
Article d'ameublement : 84 lignes, 2 fils, 5 dents, petit bord cannelé, battu 200 coups, 2 navettes, une or, une soie.
Prix de façon : 13,20F la douzaine
Production journalière : 2 mètres
Longueur du chargement : 128 mètres


Date de création : 12/02/2021 16:10
Dernière modification : 12/02/2021 16:10
Catégorie : Origines des métiers familiaux
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