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Villeurbanne et La Ferrandière

Villeurbanne

Son nom vient du latin « villa urbana », qui désignait une grosse ferme datant de l'époque romaine (env. -40 avant JC) et située aux environs de l’actuelle Poste de la place Grandclément.

Le nom du quartier des Charpennes vient du latin carpinum signifiant charme, arbre dont le quartier était fortement peuplé durant des siècles. Une version plus fantaisiste prétend que le terme vient du fait que les rues étaient si mal entretenues que les chars peinaient.

Le quartier du Tonkin est créé en même temps que l'exposition internationale et coloniale de Lyon de 1894, aussi les noms du quartier et des rues le composant dont choisis en fonction des pays et capitales coloniales.

La dénomination du quartier de la Poudrette vient de l’élaboration et l’utilisation d'un engrais éponyme provenant de la dessiccation en plein air de matières fécales sur ces terres.

Le fleuve Rhône constituant la frontière naturelle, Villeurbanne était intégrée au Dauphiné, acheté par le roi de France en 1349. Villeurbanne rejoint le royaume de France en 1355, lorsque son suzerain le comte de Savoie échange les territoires qu'il possédait entre la vallée du Guiers et Lyon, contre la vallée du Faucigny.

Extrait d'un plan de la fin du XVIIème siècle représentant « Lion » et ses environs. On y voit « la Ferrandière » et « Vilurbane ».

À la Révolution, la commune de Villeurbanne se détache du mandement de Vaulx-en-Velin, avec Étienne Debourg comme premier maire. Essentiellement agricole, la commune gagne en importance avec l'établissement en 1837 de digues pour contenir le Rhône, dont les crues épisodiques recouvraient jusqu'alors une grande partie de la plaine. La ville fit d'abord partie du département de l'Isère, avant d'être rattachée à celui du Rhône en 1852. Elle refuse cependant à cette époque son rattachement à la ville de Lyon, à l'encontre des autres faubourgs comme Vaise, la Guillotière ou la Croix-Rousse. Lyon s'est cependant approprié, en faisant passer une loi en 1894, la partie du Parc de la Tête d'or située sur la commune de Villeurbanne pour poursuivre sa politique d'absorption de sa périphérie.

Vers la fin du XIXème siècle, Villeurbanne se développe rapidement comme banlieue ouvrière de Lyon (caractéristique qui se traduit encore aujourd'hui par un ancrage politique à gauche). Villeurbanne profite de la proximité de l'usine de Cusset[i] sur le canal de Jonage, centrale hydroélectrique de basse chute (Photo ci-dessous : vue de l'aval de la centrale hydroélectrique de Cusset vers 1899). La Villeurbanne usine electrique de Cusset 1899construction s'achève en 1899 et la centrale hydroélectrique (d'une puissance de 7000 kW) est alors la plus puissante du monde (elle surpasse à elle seule la production des 136 centrales hydroélectriques françaises).

Villeurbanne participe ainsi à l'expansion lyonnaise, l'électricité dynamisant textiles, mécanique et chimie, en ajoutant ses activités propres. Durant la guerre de 14-18, entreprises lyonnaises et entreprises repliées se lancent dans le matériel radio (construit d'abord rue Racine) et diverses sous-traitances innovantes comme l'électricité automobile. Un émetteur radiotélégraphique faisant la liaison entre l'Amérique et la Russie est installé en 1914 sur le terrain militaire de La Doua ; l'infrastructure compte alors huit pylônes de 120 m de haut. La main-d'œuvre manque, les traitements sont modestes mais les promotions rapides. Outre les ouvriers réformés ou rappelés du front, on embauche des femmes, puis des coloniaux ou des étrangers. Le quartier du Tonkin loge de nombreux ouvriers vietnamiens, requis pour les industries chimiques lyonnaises. Villeurbanne voit également s'installer une importante colonie italienne.

En 1927, Lazare Goujon lance la construction du quartier des « Gratte-ciel ». C'est à la fois un programme social et un programme urbanistique créant un nouveau centre, en vue d'accélérer la fusion des villages constitutifs. Ce quartier accueille en 1934 l'hôtel de ville en remplacement de l’ancien situé place Jules-Grandclément, inauguré le 2 février 1904.

En 1944, lors de l'insurrection de Villeurbanne, la ville est libérée par les FTP-MOI et l'Union des juifs pour la résistance peu avant l'arrivée des troupes débarquées en Provence, puis reprise par les Allemands, et de nouveau libérée.

L'action des municipalités dans le développement de l'enseignement primaire et professionnel à Villeurbanne lors de la première moitié du XXème siècle joue un rôle important dans les carrières ultérieures des enfants de la commune.

Parmi les entreprises industrielles de Villeurbanne, aujourd’hui disparues, on se rappellera Richard Continental, un fabricant de bulldozers à chenilles absorbé par Renault et fermé dans les années 70. A noter également disparus le fabricant de rectifieuses cylindriques Gendron, le fabricant d’aléseuses Deragne, le fabricant de poêles et de cuisinières FAR (Fonderies et Ateliers du Rhône) qui se délocalisera à La Canche en Côte d’Or, les usines de la société Fibre et Mica, l’usine de salaisons Reybier (le jambon cru « le Lion »), le Fil Dynamo, les chaussures Bally, les usines de teinture et apprêts Gillet, les ponts roulants Réel, le fabricant de perceuses et d’étaux limeurs Chomienne devenu Cincinnati Chomienne, les pelles hydrauliques Richier, le fabricant de machines pour la papeterie Baële-Gangloff, les machines pour la cartonnerie Martin, la Gerflex producteur de revêtements de sol, le fabricant de pompes S.I.G.M.A., le fabricant d’appareillages électriques Delle-Alstom, les réducteurs PIV, les usines Jurine, les autos miniatures Norev, les motocyclettes VAP de la Société Industrielle Vérots VAP (SIVV), etc. Certes, toutes ces entreprises n’ont pas nécessairement disparu car de nombreuses ont simplement quitté Villeurbanne pour les communes de la périphérie comme Meyzieu ou Corbas. D’autres ont été fermées pour se regrouper au sein de grands groupes. Au total, ce sont plus de 100 entreprises industrielles Villeurbannaises qui ont fermé entre 1960 et 1970 et avec elles, plus de 1000 emplois directs qui ont quitté la ville.

Les origines de La Ferrandière

Le château de la Ferrandière était situé dans le département du Rhône en limite des villes de Lyon (3ème arrondissement) et de Villeurbanne, sur la rive gauche du Rhône.

Le château Renaissance avait succédé à un ancien château à motte, motte de la Ferrandière, édifié en ce lieu pour contrôler un carrefour sur une voie de communication entre Lyon et Crémieu dans la traversée du Velin.

Martin de Troyes (1490–1558), marié en 1522 à Claude Prunier, receveur pour le roi à Lyon, échevin en 1541-1542, acquiert la terre et fait construire une maison des champs où il reçoit notamment l’archevêque de Lyon François de Tournon. Le château est en partie saccagé par les protestants et Martin en entreprend la reconstruction. Son fils, François (seconde moitié du XVIème siècle), lui succède.

Au début du XVIIème siècle, la propriété est vendue aux enchères. Le château est la possession de Louis Marinier au milieu du XVIIème siècle dont sa fille héritera et l'apportera à son mari Étienne Bottu (164😨.

Charles Riverieulx de la Ferrandière (1669–1748), conseiller du roi en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon, meurt au château. Lui succède Claude (1701–1790), son neveu, prévôt des marchands, marié en 1731 à Hélène Morel. Leur fils Claude Antoine (1733–1794), banquier, épouse en 1779 Claudine Bertholon. Il meurt victime de la Révolution.

En 1793, les canons des armées révolutionnaires, dirigés sur Lyon, sont installés au château, qui sert de quartier général à Laporte et Noël.

Image illustrative de l'article Château de la FerrandièreAu début du XIXème siècle, Antoine Marie François Artaud de la Ferrière (1767-1838), archéologue, en est le propriétaire. Dans la première moitié du XIXème siècle, François-Xavier Monavon, maire de Villeurbanne en a la possession. À partir de 1819 Madeleine-Sophie Barat (1779–1865), mère générale des Dames du Sacré-Cœur, rachète peu à peu le domaine et y fonde une école pour les pauvres en 1820. En 1838, elle fait édifier une chapelle. À cette époque, le domaine est à cheval sur les départements du Rhône et de l’Isère. Les religieuses se maintiennent dans ces lieux jusqu’en 1907. En 1913, le domaine est vendu aux enchères à la société immobilière « La Ferrandière » ; il est alors peu à peu intégré au tissu urbain.

Au début du XIXème siècle, le domaine occupe 27 hectares. Il comprend, selon les écrits de l’époque, « une grande terre, coupée de bois, de vignes, de jardins et de prairies arrosées par la petite rivière de la Rize ». Le corps de logis et les tours formaient un ensemble massif. L’accès au château se faisait par une allée de platanes, dont le tracé était celui de l’actuelle avenue Saint-Exupéry.

La place Granclément aux environs de 1910 (Villeurbanne)L’essor du quartier des « Maisons-Neuves » commence au XVIIIème siècle. Partout en France, le développement des échanges commerciaux entraîne dans son sillage une intense circulation routière et la création de foires et de marchés. Situé aux portes de Lyon, le carrefour des routes de Genas et de Crémieu profite du mouvement. Il se mue en une vaste place sur laquelle les charrettes ­défilent à qui mieux mieux, et où les Villeurbannais font la fête et vendent leurs bestiaux. La "place du Plâtre" est née – c’est l’actuelle place Grandclément. Dès 1816, la municipalité l’enjolive de platanes et de mûriers, tandis que de plus en plus de familles viennent habiter ses abords. C’est vrai que l’endroit ne manque pas de charmes ; en 1826 le maire dresse un tableau idyllique du hameau de L’Hormat – ou "des Maisons-Neuves", comme on ­l’appelle depuis le milieu du XVIIIème siècle : « Leur exposition est enchanteresse ; elles sont infiniment propres à l’édification de jolies ­maisons de campagnes et formeront une rue délicieuse ; c’est alors que Villeurbanne deviendra réellement le séjour agréable des habitants de la ville ». Le maire lui-même, François-Xavier Monavon, troque son château de La Ferrandière contre un manoir bâti place du Plâtre, où il vit ­entouré de ses fermiers et de ses domestiques.

Les Lyonnais en mal d’air pur ne sont pas les seuls à se laisser tenter par le nouveau quartier. Attirés par les eaux de la Rize[ii], les industriels se ruent eux aussi aux Maisons-Neuves. Vers 1820 l’entrepreneur Antoine Terras implante ici l’une des toutes premières usines de Villeurbanne, une fabrique de soieries et de ­velours dans laquelle il emploie une centaine d’ouvriers. Venus d’un peu partout en France et même des quatre coins de l’Europe, comme l’Autrichien Jacques Schwartz, le Tchèque Joseph Beaudisch ou le Suisse Frischknecht, probablement anciens soldats de Napoléon Ier, ces immigrés bouleversent la ­sociologie des Maisons-Neuves. À côté des demeures bourgeoises fleurissent désormais les guinguettes et les logements populaires dans lesquels s’entassent ouvriers, artisans et domestiques. En 1826 la construction du pont puis du cours Lafayette accroissent encore l’attractivité du quartier, relié par le cours Charles-X (le cours Tolstoï) au nouvel axe majeur des Brotteaux. Bientôt les Maisons-Neuves ­regroupent à elles seules 1 800 ­habitants, loin devant les 1 500 ­habitants des Charpennes et à des années lumières de Cusset, à peine peuplé par 200 personnes.

Le décalage avec le "vieux Villeurbanne" où l’église, la mairie et le marché trônent encore au ­milieu des champs, devient totalement incongru. Le transfert des services publics s’impose d’autant plus que Cusset se trouve complètement décentré par rapport au reste de la commune. Prenant le problème à bras-le-corps, en ­juillet 1825 le maire Monavon ­propose au conseil municipal de construire une nouvelle église « dans le quartier du Plâtre ». Il ­revient à la charge en 1826 et 1827 mais se heurte à l’opposition d’une partie de la population, attachée à l’église ancestrale. Pour forcer les indécis, Monavon engage un ­architecte lyonnais et fait creuser les fondations du nouveau sanctuaire. En 1828 vient le tour de la mairie, qu’il entend déplacer elle aussi aux Maisons-Neuves. Le marché ? Qu’il quitte Cusset dans la foulée, et s’installe dans une belle halle qu’on construira tout exprès. Pour financer ces travaux hors de prix, Monavon vend des terrains ­communaux sur lesquels les Villeurbannais faisaient brouter leurs bestiaux. Cette fois la coupe est pleine. L’opposition se mue en révolte populaire et chasse Monavon de son fauteuil de maire. Ce mouvement d’humeur n’arrête pas pour autant la marche du ­progrès. Les Maisons-Neuves ­obtiennent leur église en 1837, les marchés en 1848, la mairie en 1849 et même un grand théâtre de 600 places en 1863. Le cœur de la ville bat désormais au sommet des Balmes viennoises. Il allait plus tard glisser dans la plaine et se fixer aux Gratte-ciel. C’était en 1934, avec Lazare Goujon.

En 1886, la Société hippique du Rhône créa en contrebas de la place Grandclément, dans la plaine de Bonneterre, une piste destinée aux courses de trot et de galop. Elle eut très vite son heure de gloire, comme en avril 1888 lorsque furent disputés le Prix du président de la République, le Prix du Riding club et le Prix de Villeurbanne, le tout devant des tribunes bondées.

Hélas, cet hippodrome n’eut qu’une existence éphémère puisque dès 1893, il fut victime d’une guerre entre sociétés de courses et d’une baisse de subventions qui le forcèrent à fermer. Quelques années plus tard, ses pelouses accueillirent le plus grand cirque du monde, Barnum (en 1902), ainsi que la tournée du plus célèbre des cow-boys, Buffalo Bill (en 1905). Puis la croissance de la ville grignota peu à peu l’ancien champ de courses.

 

[i] La Société lyonnaise des forces motrices du Rhône débute la construction du barrage et du canal de Jonage l'alimentant en 1894. 3000 personnes travailleront sur le chantier pour creuser les 19 km du canal et bâtir la digue. En 1832, le canal de Miribel avait été creusé au pied de la colline de Caluire et Rillieux pour permettre la navigation fluviale sur le vieux Rhône. Ce fut un échec retentissant car la pente a rapidement basculé : incision à l'amont et engravement à l'aval, rendant la navigation impraticable. Le canal de Miribel a détruit les lits anastomosés du Rhône dans le secteur. La construction du canal de Jonage a permis d'assécher la plaine de Miribel et Vaulx-en-Velin et de maîtriser les crues du Rhône. La construction s'achève en 1899 et la centrale hydroélectrique (d'une puissance de 7000 kW) est alors la plus puissante du monde (elle surpasse à elle seule la production des 136 centrales hydroélectriques françaises).

Développement industriel de l'agglomération et notamment à l'est :

Pour loger les ouvriers de ces usines, l'urbanisation s'accélère à Villeurbanne, Décines et Vaulx-en-Velin.

[ii] La Rize est un petit affluent en rive gauche du Rhône, qui traverse les communes de Décines-Charpieu, Vaulx-en-Velin et Villeurbanne. Elle a été mise en égout sur la quasi-totalité de son cours aux XIXème et XXème siècles, seule une portion restant à l'air libre au nord du canal de Jonage sur la commune de Vaulx-en-Velin.

Avec le développement industriel, le cours d’eau est victime de la bonne réputation de ses eaux. Elles servent alors aux teintureries, tanneries et autres activités polluantes et leur qualité se dégrade. De plus, les dérivations et autres barrages qui envahissent son lit l’appauvrissent.

Des mesures de curetage sont prises trop tard et le 6 avril 1875, le conseil municipal de Lyon adopte la suppression de la Rize dans l’intérieur de la ville, pour assainir le quartier du 3ème arrondissement. La mesure ne soulève aucune protestation et est déclarée d’utilité publique le 16 avril 1880.

Depuis 1881, le cours lyonnais de la Rize s’écoule en égout dans le sous-sol de Lyon. En 1893-1894, la Rize fut accusée d’être à l’origine de l’épidémie de fièvre typhoïde qui frappa le quartier des Maisons-Neuves.

En 1894, le coup de grâce de la Rize est donné lors du creusement du canal de Jonage : le cours supérieur de la Rize est totalement absorbé par l’ouvrage. En 1896, en aval du pont de Cusset, on fait passer la rivière sous le canal par un siphon mais la survie de la rivière est de courte durée. Avec les développements de Lyon et Villeurbanne, l’envasement s’accélère et elle continue à être couverte et enfermée dans des tunnels souterrains pour que les architectes puissent bâtir en surface.

La rivière ne subsiste plus que dans la mémoire des anciens et sous forme d’égouts à Lyon.

À Décines, Vaulx-en-Velin et en partie Villeurbanne, elle vit encore sous la forme d’un canal, parallèle à celui de Jonage grâce à un projet intercommunal, baptisé « Les bords de la Rize », réalisé par le paysagiste Pierre Pionchon, au début des années 1990. Il est donc possible de se promener au bord de la rivière sur les communes concernées.

Après le pont de Cusset, la Rize, désormais enterrée et mêlée aux égouts, serpente en suivant les rues du 4 août 1789 et de Venise, la Petite rue Pasteur, la rue du Dr Frappaz, la petite rue de la Rize (rappel de son ancien cours), la rue Lafontaine et quitte Villeurbanne par la rue du 4-Septembre. Elle chemine en direction de la Part-Dieu (3ème arrondissement) puis se sépare en deux bras. Le premier, au nord, est attesté au croisement de la rue de la Part-Dieu et de la rue Boileau, puis le long de la rue Moncey et rejoignait le Rhône en amont du Pont de la Guillotière. Le second bras, plus au sud, file vers La Ferrandière et franchit le cours Gambetta vers la place Aristide Briand. Sa présence est restée dans la mémoire du quartier de l’église Saint-Louis (7ème arrondissement), au croisement de la rue de la Guillotière et de la rue de Créqui. À l’époque, un « pont de trois arches » était nécessaire pour la traverser. La Rize rejoignait ensuite le Rhône par la rue Creuzet, vers Béchevelin.


Date de création : 12/02/2021 16:43
Dernière modification : 12/02/2021 16:43
Catégorie : Quelques infos sur nos origines
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